• Les Revers de l'Autremonde - Prologue

     

    Les Revers de l'Autremonde - Prologue

     

     

    La femme monta sur l’estrade, aussi expressive qu’un roc. Son visage n’exprimait qu’une résolution ferme. Elle se plaça devant le pupitre à micro et toisa la salle bondée de journalistes, calepin et stylo en main. Ce qu’elle s’apprêtait à faire n’était que pure folie, mais les ordres étaient les ordres… et il était temps que le monde sache. Que les humains sachent.

    Elle lissa sa jupe, ramena sa chevelure rousse en arrière et se racla la gorge pour se donner du courage. Nombreux seraient les opposants à ce qu’elle allait annoncer et nombreux seraient ceux qui, même devant l’évidence, refuseront d’y croire. Elle allait avouer à la planète entière ce que tout le monde niait depuis toujours.

    -           Bonjour à tous. Je suis le docteur Samantha Gray du département des recherches génétiques de Californie. J’occupe ce poste depuis presque dix ans et ce que je vais vous dire risque d’en ébranler plus d’un parmi vous.

    Elle parcourut du regard l’assistance et fut satisfaite de voir que tous lui prêtait une oreille attentive. Certains journalistes s’étaient même à moitié mit debout pour pouvoir mieux la filmer et ne rien perdre de la conférence.

    -           J’ai pleinement conscience que vous convaincre ne sera pas chose aisée, c’est pourquoi j’ai emmené avec moi ce petit garçon.

    Un enfant d’une demi-douzaine d’année la regardait sans ciller. Quand le docteur le montra du doigt, il gravit les quelques marches et avança vers elle d’un pas timide, ses petites mains se tortillant dans son t-shirt. Il était blond et ses boucles encadraient  sa bouille d’ange. De grands yeux bleus brillaient au milieu de cette candeur, tels des phares. Il ne quittait pas le docteur du regard et quand il fut assez proche d’elle, il agrippa le bas de sa jupe et fixa son regard bleu sur la foule qui ne bronchait pas, attendant la suite des évènements avec impatience.

    -           Voici Stephen, reprit le docteur Gray. Ce petit ange a vécu toute sa vie dans la rue. Abandonnée par sa mère prostituée, il était destiné à mourir. Mais je ne suis pas ici pour que vous vous apitoyiez sur le sort de ce gamin. Une question se pose, et elle est légitime : comment a-t-il survécu ? A quoi je vous répondrais ceci : le sang.

    Les journalistes ne semblèrent pas comprendre car aucun ne réagit. Puis une jeune femme au premier rang leva une main hésitante.

    -           Que voulez-vous dire, docteur ? Cet enfant aurait survécu grâce… aux gènes de son sang ?

    -           Non. Je veux ce que j’ai dit. Le sang l’a tenu en vie.

    -           Je ne comprends toujours pas, intervint un homme dans le fond de la salle.

    -           Peut-être parce que vous ne voulez pas comprendre. Depuis votre plus tendre enfance on vous berce de contes avec pour seule morale d’éliminer les vilains monstres ! Mais avez-vous seulement ce que les monstres pensent de vous ? Vous êtes-vous mis rien qu’une fois dans la peau de l’un d’entre eux ?

    -           C’est un cours de mythologie que vous nous donnez ? railla la jeune journaliste du premier rang.

    -           Les monstres ne sont pas un mythe, mademoiselle. Ils existent. Stephen en est un.

    La journaliste blêmit. La salle fut immédiatement remplie de grondements de conversations frénétiques. Le docteur voyait bien que l’assistance était sceptique. Elle croisa le regard d’une jeune femme blonde dans le fin fond de la salle, et celle-ci acquiesça. Oui, il n’y avait plus que cette alternative à présent.

    Elle regarda Stephen et soupira. Elle ne voulait pas en arriver là, mais elle avait une mission à accomplir et plus aucune autre possibilité. Elle releva la manche de sa chemise, écarta une mèche rousse, et brandit son bras au nez de la foule. Son geste suscita un silence quasi religieux. Mais loin d’être paisible, ce calme là donnait la chair de poule.

    Le docteur sortit de sa ceinture un couteau et s’entailla les veines du poignet. Plusieurs personnes hoquetèrent et on pouvait entendre le cliquetis des appareils photos  braqués sur elle. Elle fit signe à Stephen se la regarder et elle se mit à genoux en face de lui, de façon à ce que tout le monde puisse voir.

    Elle fit passer son poignet ensanglanté devant le nez de l’enfant et la réaction fut immédiate.

    Le garçon se cabra et feula. Des crocs étaient sortis de ses gencives et ses yeux n’étaient plus que deux puits sans fond.

    Des cris de panique fusèrent dans la salle. Les journalistes s’étaient levés et rejoignaient la sortie. Seule la jeune femme blonde du fond de la salle restait parfaitement immobile.

    -           N’ayez pas peur ! C’est votre peur qui alimente sa soif ! cria le docteur pour couvrir les autres cris. Stephen est un vampire. Et moi (elle montra son poignet. Il n’avait plus aucune trace de coupure) je suis un lycan.

    Ce fut la panique. Les gens se précipitaient vers la sortie, laquelle avait été bloquée par deux hommes gigantesques.

    -           Ce sont des géants, vous n’arriverez pas à les faire partir, cria le docteur. Vous n’avez absolument rien à craindre de nous alors rasseyez vous car Stephen sent votre peur et il est très excité.

    Le calme reparut soudain et tous rejoignirent leur siège en silence. La peur se lisait sur leur visage mais ils tenaient là leur plus grande chance de faire le meilleur article de leur carrière.

    Le docteur Gray attendit que tous soient attentifs et reprit.

    -           Bien que cela soit dur à avaler, nous sommes comme vous. Nous avons apprit à cohabiter et à coexister avec les humains depuis des millénaires. Nous ne sommes pas des meurtriers. Pas plus que vous ne l’êtes. Il arrive que des Outres, ainsi que nous nous appelons, commettent des crimes, mais votre espèce n’est certainement pas la mieux placée pour critiquer ce genre de choses. Contrairement à votre espèce, nous n’avons jamais été en guerre. Tout comme vous il arrive qu’il y ait des règlements de compte. Mais sérieusement, que nous soyons différents change quoi ? Vous n’aviez pas peur de moi avant cela, alors pourquoi commencer maintenant ? Certains humains ont apprit à nous aimer. Nous ne voulons pas la guerre. Simplement votre reconnaissance. Merci.

    Le docteur prit la main du vampire et descendit les marches de l’estrade. Personne ne les retint. La plupart étaient trop occupés à digérer l’information ou à prendre un maximum de notes.

    La jeune blonde du dernier rang se leva et emboita le pas de la lycanthrope. Elle sentait les regards de la foule dans son dos mais elle continua d’avancer jusqu’à ce qu’elle soit sortie de la salle.

    Le docteur était dans le hall, déjà aux prises des journalistes qui n’avaient pas pu rentrer dans la salle. Ceux-ci étaient plus téméraires que les autres car ils empoignaient directement le petit vampire. Stephen était affolé. Ses yeux étaient noirs et l’on aurait dit un animal sauvage dans une cage bien trop petite.

    -           Déguerpissez ! cria la blonde en fendant la foule. Vous n’avez donc pas conscience du danger !?

    Elle jouait des coudes pour se frayer un chemin jusqu’aux deux Outres. Les journalistes n’avaient d’yeux que pour eux.

    -         Sam ! appela-t-elle. Sam !

    -         Mélanie ?

    -         Sam !

    Mélanie atteignit le centre du cercle et agrippa le bras de Sam.

    -           Il faut qu’on sorte, dit-elle à l’oreille du  lycan.

    -           Même si j’en avais envie je ne pourrais pas ! Ils sont trop nombreux et bien trop serrés.

    Et, se tournant vers les journalistes :

    -         Bon Dieu ! Mais taisez-vous !

    -         Laisses tomber Sam, ils ne t’écouteront pas.

    -         J’ai peur, chuchota une toute petite voix.

    -           Ne t’inquiètes pas, Stephen, rassura Sam en caressant sa petite tête blonde.

    -           Ils ne nous laisseront pas passer… murmura-t-elle.

    Sam réfléchit. Oui, ces vautours ne les laisseront pas. Mais peut-être que si Mel s’en occupait…

    -         Fais-les partit, Mel !

    -         Quoi ?

    -           Tu l’as dit toi-même ! Ils ne m’écouteront pas, mais toi si !

    -           Oh non ! Il est hors de question que je fasse ça, Sam !

    -           Tu n’as plus aucune excuse ! Tiens-tu à avoir du sang sur les mains ? Stephen n’est qu’à deux doigts de passer en mode massacre. Il me broie le bras pour se contrôler !

    En effet, Stephen n’avait plus rien du gentil petit garçon. Ses traits étaient crispés, ses crocs dénudés ; Il serrait le bras de Sam dans ses petites mains potelées. Mais les journalistes frénétiques ne semblaient pas l’avoir remarqué.

    -           Mélanie, si tu ne fais rien maintenant, on ne pourra plus rien faire après.

    -           Tu me demandes de me révéler ?

    -           Pour sauver des vies, oui.

    -           Très bien…

    Mel détacha sa queue de cheval et laissa tomber ses cheveux blonds sur ses épaules. Elle avait besoin de concentration. Cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas fait, elle n’était même pas certaine d’y arriver du premier coup. Elle ferma les yeux et baissa la tête. Sa respiration résonnait à ses oreilles, estompant peu à peu le bruit  des photographes et compagnie. Chaque inspiration lui coûtait.

    Il ne se passa rien pendant quelques secondes, puis elle le sentit. Le frisson. Pas un frisson naturel. Un frisson de magie pure. L’onde se propagea  le long de son corps et se concentra au milieu de son dos, entre ses omoplates. Elle les sentait, là, juste sous sa peau. Elle laissa le frisson continuer sa course puis quand il s’arrêta, elle écarta violemment les bras, prise d’un spasme qu’elle n’avait pas connu depuis des années.

    Aussitôt de longues ailes blanches déchirèrent la foule. Tous s’écartèrent pour admirer ce nouvel être, mi-émerveillés, mi-effrayés. Mel brûlait de l’intérieur. Elle rêvait de cette sensation depuis si longtemps ! Elle battit des ailles, pour le simple plaisir de pouvoir le faire. Quand elle rouvrit les yeux, Sam et Stephen n’étaient plus à côté d’elle, mais trois mètres plus bas. Elle voulu lever la tête mais rencontra le plafond.

    Le jeune vampire regarda l’ange atterrir avec une expression extatique sur le visage. Toutes traces de prédateur avaient disparues. Il était redevenu le petit enfant au visage candide.

    Les journalistes s’étaient tus. Ils contemplaient Mélanie sans se rendre compte qu’ils avaient, pour la plupart, la bouche ouverte.

    Elle jeta un regard en biais à Sam, qui lui fit un signe de tête.

    -         Laissez-nous passer.

    Tous s’écartèrent, hypnotisés par le pouvoir de la voix de l’ange, et Sam du faire appel à toutes ses forces pour ne pas faire de même.

    -           On peut y aller, dit Mel en se tournant vers eux.

    Sam entraîna Stephen derrière elle. A présent qu’il était si près de l’ange il était inutile de s’inquiéter pour lui. Le charme angélique était plus fort que son instinct de prédateur.

    Guidés par Mel, ils se rendirent dans les premières toilettes sans aucun problème. Les journalistes étaient toujours à leur place et ne quittaient pas la blonde du regard. Mel avait le contrôle absolu de la situation.

    Sam ferma la porte à clé et s’adossa contre. Le petit vampire rejoignit Mel qui l’accueillit avec joie. Les doigts du vampire étaient froids dans sa main alors qu’il paraissait si humain !

    -         Tu as fait un boulot formidable, Mel.

    -         Merci.

    -         Tu es l’ange le plus flippant que je connaisse.

    -           Je sais. Tu me l’as déjà dit. Tu te souviens de Christophe ?

    -         Colomb ? demanda Sam en souriant.

    -           Ouais. Quel imbécile. Un seul regard et il a dérivé jusqu’à Cuba !

    -         Les choses évoluent en cinq siècles et demi.

    -           Trop vite à mon goût, dit l’ange. Le temps que nous comprenions le fonctionnement d’une époque, la voilà déjà finie et une toute nouvelle arrive.

    Sam sourit.

    -           Je n’aurais jamais cru que tu en serais capable, continua Mel. Quand on t’a demandé de nous dévoiler, je pensais réellement que tu allais te dérober. Tu m’as impressionnée.

    Le lycan sourit de plus belle.

    -           Que comptes-tu faire de Stephen ? poursuivit Mel.

    -           J’avais pensé à Elliott.

    -           Tu n’es pas sérieuse ? C’est un démon, Sam.

    -           Les vampires sont des démons, rétorqua Sam.

    -           Il n’acceptera pas. Tu sais comment il est.

    -           Il acceptera, ne t’en fais pas.

    -           Qu’est-ce qui te fait dire ça ? demanda Mel de plus en plus sceptique.

    -           Toi, ma belle.

    Mel ricana. Elliott n’était sûrement pas le choix le plus judicieux mais il était certain qu’il pourrait subvenir aux besoins de Stephen.

    -         Je vais l’appeler maintenant, dit Sam.

    Elle sortit un téléphone de son soutien-gorge et composa le numéro du démon. Elliott répondit à la troisième sonnerie.

    -         Ouais… ?

    -         C’est Sam.

    -         Je sais. Ton nom s’affiche sur mon écran.

    -         Mmm… Tu peux me rendre un petit service ?

    -           Si ça nécessite un prêt d’argent de ma part, tu peux m’oublier.

    -           C’est à propos de Stephen.

    Silence au bout du fil.

    -         Elliott ?

    -         Oublies-moi !

    Sa voix était désormais brûlante de colère.

    -         Elliott, s’il te plat, ne t’énerve pas.

    -           Tu veux que je pouponne un vampire et tu me demande de rester cool ?!

    -           Oui ! Parce que tu l’as déjà fait auparavant ! Rappelles-toi de Cedric….

    -           Justement ! Je l’ai déjà fait et tu sais comment cette histoire a terminé. Je ne veux pas revivre ça. Jamais plus.

    Sam soupira. Cela était déjà assez compliqué sans qu’il ne vienne ajouter son grain de poivre. La lycan jeta un regard désespéré à l’ange et celle-ci lui fit signe de lui donner le téléphone en soupirant.

    -         Allô, Elliott ?

    -         Mel ?

    -         Fait-le.

    -         Saloperie d’essuie âme…

    -           Toi et moi nous savons que le combat est perdu d’avance. Accepte.

    -         C’est de la triche.

    -         Peut-être mais cela en vaut la peine.

    -           … Très bien. Mais je persiste à dire que ce n’est pas loyal.

    -           Ce que tu penses m’importe peu. On t’emmène Steph tout de suite.

    -           Je peux m’habiller ? dit-il mauvais.

    -           Fais vite alors, parce que…

    Une lumière douce enveloppa le trio et presqu’aussitôt un appartement se matérialisa sous leurs pieds.

    -         … nous sommes là, acheva-t-elle.

    Elliott s’empressa de remonter sa couverture et fusilla la jeune femme su regard.

    -         Je suis à poil.

    -           Intéressant, dit Sam en allant s’asseoir sur le bord du matelas.

    Le démon se redressa sur ses coudes pour mieux toiser ses visiteurs. Ses cheveux châtains étaient en pleines guerre civile et il avait une barbe de trois jours.

    Il se passa une main sur le visage pour effacer les derniers vestiges de sa nuit de sommeil.

    -         Tournez-vous, que je me fringue.

    -           Je te tourne déjà le dos, fit remarquer la rousse.

    -           Continue alors.

    Elliott attendit que tous se soient retournés mais le petit vampire ne le quittait pas du regard. Il faisait déjà ça avec Sam sur l’estrade. Quelque chose chez cet Outre n’était pas normal.

    Puisque Stephen ne semblait pas disposé à détourner son regard, Elliott entreprit de dénicher des vêtements pas trop sals dans le tas aux pieds du lit. Il sortit un t-shirt et un short noirs. Tout en scrutant les deux femmes, il s’extirpa de son lit et se dépêcha de s’habiller.

    -           C’est bon, dit-il quand il eu fini de boutonner le short.

    -           J’ai tout vu, fit Sam.

    -           Je ne te crois pas.

    -           Je perçois tout à environ vingt-cinq mètres grâce aux ondes que j’envoie. Tout ce qu’elles rencontrent se reconstituent dans mon esprit sous forme de silhouettes et de couleurs variant du bleu au rouge. Absolument tout, dit-elle en appuyant sa phrase d’un haussement de sourcil on ne peut plus subjectif.

    -           Il n’y a pas que les vampires qui peuvent faire ça ?

    -           Non répondit Stephen de sa petite voix d’enfant. Les loups-garous aussi le peuvent. Ainsi que certaines sorcières de la terre.

    -           Quel âge as-tu ? demanda Elliott, émerveillé.

    -           Cinq ans.

    -           Réellement, Stephen.

    -           … Un peu plus de neuf cents ans.

    -           Tu semblais avoir dit que tu avait rencontré sa mère, dans ton discours, dit-il en se tournant vers Sam.

    -           Elle était un vampire.

    -           Elle « était » ?

    -           Morte.

    -           Quand ? demanda Mel.

    -           Il y a environ quarante ans.

    -           Depuis combien de temps nous caches-tu que tu as un vampire dans ta cave ? demanda Elliott.

    -           Environ quarante ans…

    -           Tu n’as tout de même pas tué sa mère, Sam ? demanda Mel.

    -           Pas devant lui, Mélanie ! intervint le démon.

    -           Je n’ai pas eu le choix. Elle voulait faire de moi son petit déjeuner.

    -           Ça fait quarante ans qu’il est avec toi, dit Elliott en parcourant la chambre de long en large. Cela veut aussi dire qu’il est habitué à toi. Si tu as pu t’en occuper pendant près d’un demi-siècle pourquoi en es-tu désormais incapable.

    -           Je ne crois pas qu’elle nous ait tout dit, dit l’ange doucement.

    Mel avait replié ses ailes blanches. Elle était redevenue la gentille humaine.

    Sam ne sut quoi faire. Mel avait raison. Un problème était survenu. Et un problème assez inquiétant.

    -           Je vais commencer par le début, soupira-t-elle. Quand j’ai recueilli Stephen un problème devait être rapidement résolu. Celui de l’abreuvement. Je ne voulais pas qu’il tue davantage alors je lui ai finalement donné mon propre sang.

    -           Ensuite, demanda Elliott qui s’était rassit près d’elle.

    -           Le problème est qu’il ne boit plus que ça depuis quarante ans. Disons que… mon sang commence à se mélanger au sien.

    -           Il a tes pouvoirs ? demanda Mel, incrédule.

    -           Non. Tout du moins pas encore. C’est pour ça que je veux stopper maintenant. Mais Stephen devient sensible à l’argent.

    -           Une faiblesse de lycan… murmura Elliott.

    -           Et je ne supporte plus aussi bien le soleil.

    -           Vos caractéristiques se sont mélangées, dit Mel époustouflée. J’ignorais que cela était possible.

    -           Moi aussi. C’est pourquoi j’ai besoin que tu t’en occupe, Elliott. Ton sang et le sien sont relativement similaires. Les démons sont les seuls à pouvoir résister aux vampires, si bien de l’hypnose ou simplement de la contamination. Vous êtes immunisés. Et j’ai dans l’idée que toi tu ne subirais rien alors que lui, elle montra le vampire de la main, n’en tirera que bénéfice. Il sera insensible aux UV. De plus, je pense que s’il se nourrit d’autre chose, les effets sur moi se dissiperont. J’ai examiné mon sang ainsi que le sien au labo. Ils sont beaucoup trop similaires pour deux espèces aussi différentes que les nôtres.

    -           Ça va, je vais m’en occuper. De toute façon, je ne pense pas avoir le choix, ajouta-t-il en glissant un regard vers l’ange.

    -           Merci Elliott. Je te le revaudrais.

    -           Partez maintenant. Vous avez causé assez de troubles dans ma vie pour le moment.

    -           Encore merci, dit Sam en souriant.

    Une douce lumière émana de Mel, puis elle disparut emportant loin du démon ange et lycan.

    Elliott soupira. Sam avait foutu un beau bordel avec sa déclaration. Le Conseil des Outres le lui avait certes demandé, cela n’excluait pas le foutoir qui avait été causé. Mais le plus urgent n’était pas là.

    Elliott se tourna vers le petit vampire qui lui arrivait au nombril.

    -           Je n’arrive pas à croire que tu as neuf cents ans de plus que moi…

    -           J’veux jouer.

    Le démon sourit. Il avait beau être quasi millénaire, Stephen resterait enfant aussi longtemps qu’il le souhaiterait. Les vampires de naissance avaient la faculté de se donner l’âge physique qu’ils voulaient. Ceux, en revanche, qui étaient mordus gardait leur apparence physique pour l’éternité.

    -         Tu veux jouer à quoi ?

    -           Au loup, répondit Stephen en souriant, ses petites canines dévoilées par l’excitation de jouer. Mais promis j’mords pas ! ajouta-t-il en les rétractant.

    -           D’accord, moi ça me va.

    -           Ouais !

     

    Et sans prévenir, il sauta sur le démon en éclatant de rire.


  • Commentaires

    1
    Mardi 17 Juin 2014 à 18:58

    Ça a l'air super ! J'adore ton style d'écriture. Simple, mais efficace :)

    2
    Mardi 17 Juin 2014 à 19:48

    Merci beaucoup ! ^^ Il ne faut pas hésiter à me dire s'il y a des problèmes dans l'écriture ou même dans l'histoire en elle-même, du genre incohérence ^^ Si il y a des choses pas claires, mieux vaut demander (même si sur le coup ça te parait bête) plutôt que de rester dans le brouillard et ne plus rien comprendre après yes

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